The aim of this article is to highlight the importance of the rhetorical concept of ethos in the development of what Jérôme Meizoz (2007) calls a writer’s ‘posture’. The ambition is to show that the concept of posture exceeds the idea of positioning in the literary field, stating that a writer’s self-presentation is a central feature in the mediation process of the literary work in the social space. Using the example of the French writer Antoine Volodine and his fictional work, the article reflects upon the articulation of the posture in fictions whose story is not autobiographical. If one can assume that the discretion of a writer about his private life is a part of his posture, choosing fiction as a field of analysis requires taking into account the complex modalities in which the author manifests his/her presence in the text. The article applies the theoretical contributions developed by Ruth Amossy (2009) in the field of argumentation, where the ethos of the textual enunciator in a fictional corpus - the ‘auctorial ethos’ - is conceived as a means of influence on the reader, which can be deducted from different aspects of the text, such as themes, plot development, imagery and style.
Cet article se propose de mettre l’accent sur la notion rhétorique d’ethos dans l’élaboration de ce que Jérôme Meizoz (2007) appelle une « posture » d’auteur. Il s’attache à montrer que le concept de posture dépasse l’idée de positionnement dans le champ littéraire, pour jouer un rôle dans le processus de médiation de l’œuvre dans l’espace social. En prenant pour objet d’étude l’écrivain français Antoine Volodine (1950-) et son monde romanesque, cet article développe une réflexion sur les spécificités du travail postural dans une œuvre fictionnelle dont la matière du récit n’est pas autobiographique. Si l’on peut supposer que la discrétion de l’écrivain au sujet de sa vie privée relève d’une posture comme une autre, choisir la fiction comme terrain d’analyse demande une prise en compte des modalités complexes par lesquelles l’auteur y manifeste sa présence. L’article s’appuie sur les apports théoriques proposés par Ruth Amossy (2009) dans le domaine de l’argumentation, où l’ethos de l’énonciateur textuel dans un corpus fictionnel, dit « ethos auctorial » est conçu comme un moyen d’influence sur le lecteur pouvant être dégagé entre autres à partir des thèmes, de la mise en intrigue, de l’imagerie et du style.