Dans la présente communication nous discuterons quelques extraits de L’Amant de Marguerite Duras et de sa traduction suédoise publiée sous le titre de Älskaren. Nous évoquerons d’abord deux phénomènes qui ont attiré notre attention dans l’incipit (A: 10-11) et ailleurs dans le texte: la disparition de la "cadence mineure" et les ajouts lexicaux dans le texte cible. Certains compléments lexicaux nous semblent justifiables, mais il existe aussi des ajouts qui sont là, à ce qu’il paraît, pour "réparer" le texte source, ou pour le "normaliser", le rendre plus neutre. Ce procédé est problématique, car il implique un non-respect de l’originalité de l’écriture de Duras. Dans le passage voué à la beauté d’Hélène Lagonelle (A: 89-92), la répétition des phonèmes est un trait stylistique fréquemment utilisé par Duras pour créer des allitérations. Or, ces effets poétiques du texte original sont le plus souvent perdus dans la traduction.