La présente intervention porte sur le premier roman de Fatou Diome : Le Ventre de l’Atlantique (2003) et sa traduction en suédois Atlantens mage (2010). Le roman raconte le parcours de Salie, une jeune femme originaire de l’île sénégalaise de Niodior mais installée depuis quelque temps en France – et les thèmes abordés incluent l’exil, l’identité, la xénophobie et les rapports postcoloniaux entre la France et le Sénégal. En conséquence, l’ouvrage est parfois cité dans le contexte de la littérature francophone moderne.
Nous discuterons les stratégies du traducteur suédois face à la prose de Diome. Y a-t-il des problématiques spécifiques en ce qui concerne la traduction de ce texte – étant donné qu’il s’agit d’une représentation d’un milieu géographique et culturel qui diffère considérablement de la France métropolitaine ? Nous nous demanderons si le fait que le « lecteur implicite » (voir Iser, 1976) soit francophone ou suédophone entraîne des différences importantes entre texte source et texte cible. Les aspects étudiés incluent les (éventuelles) pertes et omissions dans le texte traduit. Nous nous intéresserons à l’utilisation de paraphrases explicatives et à la présence de termes non-traduits dans le texte cible – ainsi qu’aux phénomènes de normalisation et de compensation que l’on peut parfois distinguer dans les traductions littéraires.