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Le but de ce mémoire est d’examiner dans quelle mesure l’anti-identité caractéristique d’une littérature monde se manifeste dans deux romans célèbres écrits par Mbougar Sarr en 2021 et Yambo Ouologuem en 1968. Pour ce faire, le mémoire se compose en trois parties principales. Dans un premier temps, il y a un survol de l’histoire de la littérature africaine en langue française y compris l’avènement d’une littérature monde. Nous montrons que l’objectif majeur de ce dernier est, au moins selon un manifeste publié en 2007 dans Le Monde, la libération de la littérature francophone de son pacte avec un seul pays. Ensuite, nous mettons l’accent sur le concept de l’anti-identité, qui, selon Achille Mbembe, désigne une sorte d’union d’identités multiples en mouvement. Dans la dernière partie nous comparons des récits La plus secrète mémoire des hommes de Mohamed Mbougar Sarr et Le Devoir de violence de Yambo Ouologuem en cherchant les indices d’antiidentité. Nous concluons que même si on en trouve beaucoup, l’absence d’un mouvement pour une littérature monde jouait un grand rôle dans le dénouement tragique de l’écrivain Yambo Ouologuem. Par ailleurs, nous montrons qu’une littérature monde a contribué à rendre possible que Mohamed Mbougar Sarr fut le premier auteur venant d’Afrique subsaharienne à remporter le prix Goncourt en 2021. 

The aim of this thesis is to examine in how far the anti-identity characteristic of a world literature is manifested in two famous novels written by Mbougar Sarr in 2021 and Yambo Ouologuem in 1968. To do this, the thesis is composed of three main parts. Firstly, it gives an overview of the evolution of African literature written in French, including the advent of world literature. We show that the major objective of the movement for world literature, at least according to a manifest published in Le Monde in 2007, is the liberation of francophone literature from its pact with a single nation. We then go on to describe the concept of the anti-identity, which, according to Achille Mbembe, corresponds to a kind of union of multiple identities in motion. In the final section, we compare how the two chosen novels The most secret memory of men by Mohamed Mbougar Sarr and Bound to violence by Yambo Ouologuem exhibit traces of the anti-identity. We conclude that, although there are many signs of it in both, the absence of such a movement may have resulted in a tragic ending for the writer Yambo Ouologuem. Furthermore, we show that a “world literature” was partly responsible for the first black writer from Sub Saharan Africa being awarded the Prix Goncourt in 2021.